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Rendez-vous de l'histoire 2017 : Eurêka !

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    • Enseignement et intérêt pour les sciences sous l'Ancien Régime

      Ce qui allait devenir le département de Loir-et-Cher compte alors trois collèges : le collège de Blois, sous la direction des jésuites, le collège de Vendôme, sous la direction des pères de l’Oratoire, et le collège de Pontlevoy, confié aux bénédictins. L’activité éducative de ces établissements, notamment pour les sciences, est mal connue pour l’Ancien Régime. Des inventaires du mobilier nous prouvent cependant l’existence de « cabinets de physique » dans les collèges de Pontlevoy et de Vendôme.
      Le cabinet de physique de Vendôme semble jouir d’une certaine réputation. Sa constitution est attribuée à l’abbé Nollet, célèbre pour ses expériences sur l’électricité. Claude Vandebergue-Seurrat, négociant à Orléans, indique dans son Voyage de la Touraine que « le cabinet de physique du collège de Vendôme mérite d’être vu. L’ordre qui y règne, la beauté et la quantité de machines curieuses que l’on y trouve, font honneur au zèle et au talent du P. de la Haye [professeur de 1777 à 1781] ». Pour Pontlevoy, les différents chapitres de l’inventaire révolutionnaire du cabinet de physique nous permettent de connaître les principales matières abordées : mécanique et lois du mouvement, expériences sur l’air, électricité, lumière, astronomie et anatomie.
      Les bénédictins de l’abbaye de Saint-Laumer semblent, eux aussi, avoir un certain intérêt pour les sciences, même s’ils ne dispensent pas d’enseignement. Les comptes du cellérier pour l’année 1750 indiquent ainsi une dépense de 48 livres « pour raccommodage des tubes pour les expériences de philosophie », de 81 livres « pour les drogues des expériences de physique » et 10 livres « pour verres et ustensiles pour les expériences ».
      D’une façon plus ponctuelle, des clercs sont parfois les témoins privilégiés d’évènements liés aux sciences naturelles, comme les éclipses ou un cas d’aurore boréale, rapportée par le curé de Saint-Gourgon dans le registre paroissial.


      • Registre paroissial de Saint-Gourgon : observation d'une aurore boréale
        20 octobre 1726
        E-DEPOT 213/1
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        Outre les actes de baptême, mariage et sépulture, les registres paroissiaux reçoivent parfois des annotations des curés qui les tiennent : évènement local, national, religieux, météorologique etc. Le curé de Saint-Gourgon insère dans son registre de l’année 1726 l’observation suivante : « Cette année, la nuit du dix neuf au vingt d’octobre parurent des figures et phénomènes extraordinaires qui rendirent le temps clair du côté du vent d’amont et le remplirent d’une infinité de flammes ou langues de feu qui se combattoient les unes et les autres. ». Dans son journal, Alexandre de La Borde, bourgeois de Saint-Aignan rapporte à la même date que « toutes les cloches des villes et paroisses de la campagne furent sonnées. Cette nuit tous les peuples coururent aux églises pour implorer le secours de Dieu, croyant que ce fut le jour du jugement final ». Ces deux hommes ont été témoins d’une aurore boréale, bien décrite par les scientifiques d’alors.